Analyse et tendances économiques de la filière Viandes.

L’Observatoire Financier des entreprises agroalimentaires publie régulièrement les dernières tendances du secteur. Nous partageons ce mois-ci un numéro consacré aux tendances et évolutions de la filière Viandes.

Ce qu’il faut retenir ? La consommation française de produits carnés repart à la hausse pour retrouver les fondamentaux d’avant covid. Le chiffre d’affaires de la filière viande dans son ensemble a connu une croissance de 4.3% durant l’année 2021 notamment due à la réouverture des restaurants.

De manière plus générale, l’analyse de la consommation en produits carnés en France met en évidence une certaine stabilité ces 10 dernières années. La consommation française de viande s’est élevée à 5.7 millions de tec en 2021, expliquée par la récupération de volumes perdus en 2020. La volaille ne cesse de gagner des parts de consommation sur le bovin et le porc, en légère perte de vitesse.

La fermeture des restaurants et cantines en 2020 a entrainé une croissance spectaculaire des achats de produits carnés en GMS (+7.1% en volume). Toutefois, cette tendance s’est partiellement inversée en 2021 avec un retrait des achats de produits carnés des ménages de l’ordre de -5.3% (selon le panel Kantar Worldpanel).

Les différentes filières ont connu une évolution très contrastée durant l’année 2021 : le chiffre d’affaires de la filière Viandes enregistre une forte croissance (+4.3%) liée notamment à la volaille (+9.3%) qui vient inverser la tendance du secteur porcin (-1.9%). Les industriels de la filière bovine soulignent également la forte revalorisation de la viande bovine en 2021 avec la tendance forte à la décapitalisation du cheptel bovin français. Cette hausse de CA est en effet traduite par un déséquilibre important entre l’offre de bovins à abattre et la demande en viande. Avec un tel déséquilibre, les prix se sont envolés.

Des évolutions variables selon les filières enregistrées en 2022 / 2023

Cette période marquée par le conflit russo-ukrainien a notamment accentué les phénomènes d’inflation alimentaire qui n’a pas épargné la filière carnée. Les consommateurs sont amenés à arbitrer vers des produits à moindre valeur ajoutée, impactant sérieusement les marges moyennes des industriels. Malgré ce contexte de prix très élevés, les industriels de la filière bovine parviennent à faire passer des hausses du fait notamment, du manque de matière VBF. Le risque se déplace alors vers une baisse de la demande et/ou une orientation vers des produits hachés, plus difficiles à valoriser.

Tandis que la crise inflationniste et de pouvoir d’achat se poursuit, la période reste toutefois favorable aux restructurations de la filière. Les entreprises de taille moyenne qui ont aujourd’hui du mal à faire valoir les hausses de coûts de production et/ou à gérer les pénuries de main d’œuvre, seront prochainement convoitées.

Une autre tendance continue de se dessiner, l’importance des protéines végétales qui continue de générer des investissements industriels et humains du côté des leaders de la filière Viandes.

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